Voyage dans la baie de Sataya, Egypte (Mer Rouge) - Avril 2019
Du 6 au 13 avril 2019 - En collaboration avec Michèle Glorieux
Un voyage plus que plein sur le Nai’a avec Michèle Glorieux, une amie psychothérapeute – certains logent sur le bateau voisin, le Nooraya.
Le cycle de reproduction des coraux n’est pas encore totalement compris, mais nous savons qu’il se calque sur le cycle de la lune. Cette semaine-ci, c’est une nouvelle lune et certaines espèces coralliennes sont en frai. Les gamètes flottent en traînées à la surface de l’eau. Nous nageons avec des centaines de dauphins – mamans, petits, juvéniles, groupes de mâles, tous confondu. Les conversations entre eux vont bon train, et l’eau résonne de caquètements, sifflements et pépiements quand nous y entrons. Lors d’une sortie, deux apnées me marquent particulièrement. “Cinq dauphins viennent danser, en bouquet de fleur tout autour de moi. Il y a pleins de petits ventres blancs partout, je ne vois qu’à travers le coeur. Pendant la deuxième apnée, je prends de la profondeur et m’approche lentement d’une maman et son petit de très, très près. Mon coeur frétille d’attention bienveillante pour eux. Eux dont les yeux sont grands ouverts, la pupille dilatée de curiosité qui me regarde en tournoyant autour de moi. C’était un moment de douceur et bienveillante extraordinaire.”
Les petits requins de récif font un comeback, signe encourageant de la santé de l’écosystème, pendant que les coraux en frai assurent la pérennité de leur espèce, inch’Allah. Des petits groups de méduses inoffensives se laissent porter au gré du vent, un peu comme nous au rythme ralenti de la vie sur le Nai’a. Dans l’eau, les familles humaines évoluent en présence de la communauté delphinienne. J’observe des participants jouer avec les dauphins et remonter sur le zodiac avec un regard transformé, élusif et profond. Sïan Able, musicienne, y a écrit une chanson, Healing Waves, dont le clip s’y déroule.